Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/260

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vreté des ſiens, qu’il écrivit au commandant François que, s’il le forçoit à une invaſion, il détruiroit plus dans une lieue, qu’on ne le pourrait faire en dévaſtant tout le pays ſoumis à ſes ordres.

Cette poſition démontre que, ſi l’Europe voyoit commencer les hoſtilités entre les deux peuples, le plus actif devroit demander la neutralité pour cette iſle. Il aurait dû même, dit-on ſouvent, ſolliciter la ceſſion abſolue d’un territoire inutile ou onéreux à ſon poſſeſſeur. Nous ignorons ſi la cour de Verſailles a jamais manifeſté cette ambition. Mais combien il falloit ſuppoſer le miniſtère Eſpagnol éloigné de cette complaiſance, quand il ſe montroit ſi difficile ſur la fixation des limites confuſes & incertaines des deux nations ! Ce traité, vivement déſiré, long-tems projeté, entamé même à pluſieurs repriſes, a été enfin conclu en 1776.

XLVIII. Les limites entre l’Eſpagne & la France ont-elles été judicieuſement fixées à S. Domingue ?

Quelle devoit être la baſe d’une négociation juſte & raiſonnable ? l’état des poſſeſſions en 1700. À cette époque, les deux peuples, devenus amis, reſtèrent de droit les maîtres de tous les terreins qu’ils occupoient. Les uſurpations que peuvent avoir