Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/279

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s’enfonçoit dans les forêts, y marquoit l’eſpace plus ou moins étendu qu’il lui plaiſoit d’occuper, & en fixoit les limites en abattant tout autour des arbres. Ce déſordre ne pouvoit durer. Cependant l’autorité ne ſe permit pas de dépouiller ceux qui s’étoient fait à eux-mêmes un droit : elle régla ſeulement que dans la ſuite il n’y auroit de propriété légitime que celle qui ſeroit accordée par les adminiſtrateurs. Sans aucun égard aux talens & aux facultés, la protection devint alors la meſure unique des diſtributions. On ſtipuloit à la vérité que les colons commenceroient leur établiſſement dans l’année même de la conceſſion, & qu’ils n’en diſcontinueroient pas le défrichement, ſous peine de confiſcation. Mais outre l’inconvénient d’obliger aux dépenſes de l’exploitation, des hommes qui n’avoient pas eu les moyens d’acquérir un fonds, la peine n’étoit infligée qu’à ceux qui, ſans fortune & ſans naiſſance, n’intéreſſoient perſonne à leur avancement, ou à des mineurs foibles & abandonnés, que la commisération publique auroit du ſecourir dans la misère où la mort de leurs parens les