Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/287

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revenu, malheureux de la diminution de ſon capital, ſe voit encore réduit à payer un droit qui lui rappelle ſes pertes, & qui en aggrave l’amertume.

Les eſclaves même qui travaillent, ne ſont pas un tarif exact de l’appréciation des revenus. Avec peu de noirs ſur un terrein excellent, on retire plus de productions, qu’un grand nombre n’en donne ſur des terres médiocres ou mauvaiſes. Les denrées qui occupent ces bras chargés du même impôt, n’ont pas toutes la même valeur. Le paſſage d’une culture à l’autre que le ſol exige, éloigne par intervalles le produit des travaux. Les séchereſſes, les inondations, les incendies, les inſectes dévorans, rendent ſouvent les peines inutiles. Toutes choſes d’ailleurs égales, un moindre nombre d’ouvriers fait une moindre quantité proportionnelle de ſucre ; ſoit à cauſe de la néceſſité de l’enſemble, ſoit parce que les travaux ne ſont vraiment productifs, qu’autant qu’on peut ſaiſir le moment qui leur eſt le plus favorable.

La capitation des nous devient encore plus intolérable par la guerre. Un colon qui, ſans débouché pour ſes denrées, eſt