Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/286

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a ajouté de nouveaux impôts à l’obligation imposée aux colonies, de tirer tous leurs beſoins de la patrie principale, & de lui livrer toutes leurs denrées. On a taxé chaque tête de noir. Cette capitation a été reſtreinte dans quelques établiſſemens, aux eſclaves qui travailloient ; & dans quelques autres, elle eſt indifféremment étendue à tous les eſclaves. Les deux diſpoſitions ont été combattues par la colonie de Saint-Démangue aſſemblée. On va juger de la force de ſes preuves.

Les enfans, les infirmes, les vieillards, forment à-peu-près le tiers du nombre des eſclaves. Loin d’être utiles au cultivateur, les uns ne ſont pour lui qu’un fardeau que l’humanité ſeule lui fait ſupporter ; les autres ne lui donnent que des eſpérances éloignées & incertaines. On comprend difficilement comment le fiſc a pu exiger un tribut, d’un objet qui coûte au lieu de rendre.

La capitation des noirs s’étend au-delà à tombeau ; c’eſt-à-dire, qu’elle exiſte ſur une tête qui n’eſt plus. Qu’un eſclave meure après que le recenſement a été fait ; le colon, malheureux de la diminution de ſon