Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/30

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reuſement elle fit ce qui a toujours fait, ce que fera toujours le monopole : l’ambition d’un gain exceſſif la rendit injuſte & cruelle. Les Hollandois, avertis de cette tyrannie, ſe préſentèrent avec des vivres & des marchandiſes, qu’ils offroient à des conditions infiniment plus modérées. On accepta leurs propoſitions. Il ſe forma dès-lors entre ces républicains & les colons, une liaiſon dont il ne fut pas poſſible de rompre le cours. Cette concurrence ne fut pas ſeulement fatale à la compagnie dans le Nouveau-Monde, où elle l’empêchoit de débiter ſes cargaiſons ; elle la pourſuivit encore dans tous les marchés de l’Europe, où les interlopes donnoient toutes les productions des iſles Françoiſes à plus bas prix. Découragés par ces revers mérités, les aſſociés tombèrent dans une inaction entière, qui les privoit de la plus grande partie de leurs bénéfices, ſans diminuer aucune de leurs charges. Dans leur déſeſpoir, ils abandonnèrent, en 1631, leur octroi à une nouvelle compagnie, qui elle-même le céda à une autre en 1642. Inutilement, le miniſtère ſacrifia à la dernière les droits qu’il s’étoit réſervés. Cette faveur