nies, comme un dédommagement exceſſif des dépenſes faites pour les former, à faire pour les conſerver. Tel a toujours été le ſyſtême de l’Europe à l’égard de l’Amérique.
La France comme les autres nations, voulut toujours que ſes établiſſemens du Nouveau-Monde lui envoyâſſent tous les produits de leur culture, reçuſſent d’elle tous leurs approviſionnemens. Mais dans l’état actuel des choſes, cet arrangement eſt-il praticable ?
Ses iſles ont beſoin de farines, de vins, d’huiles, de toiles, d’étoffes, de meubles, de tout ce qui peut contribuer à rendre la vie agréable. Elles doivent recevoir tous ces objets de la métropole qui, même dans le ſyſtême d’une liberté indéfinie, les vendroit excluſivement, à l’exception des farines que l’Amérique Septentrionale pourroit donner à meilleur marché.
Mais il faut auſſi à ces poſſeſſions des noirs pour leurs travaux. La métropole n’a fourni juſqu’ici que très-imparfaitement à ce grand beſoin. On doit donc ſe réſoudre à recourir aux Anglois, ſeuls en état de remplir le vuide. L’unique précaution qu’il