Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/325

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conviendroit de prendre, ce ſeroit d’établir peut-être ſur les ſecours qu’on recevroit de ces rivaux, un impôt qui les privât de l’avantage que des circonſtances particulières leur donnent ſur les négocians François.

Enfin dans l’état où ſont ces colonies, les beſtiaux, le poiſſon ſalé, les bois étrangers ſont devenus pour elles d’une néceſſité abſolue. On doit regarder comme impoſſible de les leur porter d’Europe, Ce n’eſt que de la Nouvelle-Angleterre qu’elles peuvent obtenir ces moyens eſſentiels à l’exploitation de leurs plantations.

La contrebande plus ou moins tolérée, a été juſqu’ici la reſſource des colons. Cette voie eſt trop chère, malhonnête & inſuffiſante. Il eſt tems que les loix prohibitives plient ſous l’impérieuſe loi de la néceſſité. Que le gouvernement indique les ports où ſeront reçues les productions étrangères ; qu’il règle les denrées qu’on pourra livrer en échange ; que des inſtitutions ſages donnent de la conſiſtance à cet arrangement ; & l’on verra ſortir de ce nouvel ordre de choſes des avantages qui ne ſeront ſuivis d’aucun inconvénient. Il fut fait un eſſai