Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/357

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le gouvernement ; une chaîne de vices & de fautes ; une foule de cauſes obſcures & mépriſables : tout a empêché la nation de devenir ſur mer ce qu’elle avoit été dans le continent, d’y monter du moins à l’équilibre du pouvoir, ſi ce n’étoit pas à la prépondérance. Les pertes même qu’elle fit, dans toutes les parties du globe, durant les hoſtilités commencées en 1756, les humiliations qu’il lui fallut dévorer à la paix de 1763, ne rendirent pas l’eſprit de ſageſſe au conſeil qui la gouvernoit, ne ramenèrent pas ſes projets & ſes efforts au ſyſtème d’une marine redoutable.

Mais par quelles voies la France parviendroit-elle à créer, à maintenir des forces navales ?

Une première opération, ſans laquelle les antres ſeroient inutiles ou funeſtes, ſera l’encouragement de la navigation marchande. Seule, elle peut former des hommes endurcis aux injures des climats, aux fatigues du travail, aux dangers des tempêtes. Cette vérité, bien ſentie, fera ſupprimer les innombrables entraves qui juſqu’ici ont excluſivement aſſuré aux bâtimens étrangers l’exportation des denrées du royaume, qui même leur livrent