Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/375

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favorable à leur agrandiſſement, pour gouverner ſans obſtacle & ſans contradiction.

Les ſeigneurs déchus, craignirent un pouvoir qu’ils avoient renforcé de toutes leurs pertes. Les communes ſe crurent aſſez honorées d’impoſer les taxes nationales. Le peuple un peu ſoulagé de ſon joug par ce léger mouvement dans la conſtitution, toujours borné dans l’étroite enceinte de ſes idées, au ſoin de ſes affaires ou de ſes travaux, étoit dégoûté des séditions par le dégât & les misères qui l’en puniſſoient. Ainſi, lorſque les yeux de la nation cherchoient le ſouverain pouvoir qui s’étoit égaré dans la confuſion des guerres civiles, le monarque ſeul arrêtoit tous les regards. La majeſté du trône, qui concentroit ſur lui toute ſa ſplendeur, ſembloit la ſource de l’autorité, dont elle ne devoit être que le ſigne viſible & l’organe permanent.

Telle étoit la ſituation de l’Angleterre, lorſque Jacques I y fut appelé d’Écoſſe, comme ſeul héritier de deux royaumes, que ſon avènement réunit ſous la même main. Une nobleſſe inquiète, agitant de ſes fureurs ſes barbares vaſſaux, avoit mis le trouble &