Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/374

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bataille, où la nation, divisée en deux camps, avoit combattu pour ſe donner un maître. Ce prince habile profita de la laſſitude, où de longues calamités avoient laiſſé ſes ſujets, pour étendre l’autorité royale, dont l’anarchie du gouvernement féodal n’avoit jamais pu fixer les limites, en les reſſerrant ſans ceſſe. Il étoit ſecondé dans cette entrepriſe, par la faction qui lui avoit mis la couronne ſur la tête, & qui étant la moins nombreuſe, ne pouvoit eſpérer de ſe maintenir dans les principaux emplois où elle ſe voyoit élevée, qu’en appuyant l’ambition de ſon chef. On donna de la ſolidité à ce plan, en autoriſant pour la première fois la nobleſſe, à aliéner ſes terres. Cette faveur dangereuſe, jointe à l’attrait du luxe qui perçoit en Europe, produiſit une grande révolution dans les fortunes. Les fiefs immenſes des barons ſe diſſipèrent par degrés, & les poſſeſſions des communes s’étendirent.

Les droits, qui ſuivent les terres, s’étant divisés avec les propriétés, il n’en fut que plus difficile de réunir les volontés & les forces de pluſieurs, contre l’autorité d’un ſeul. Les monarques profitèrent de cette époque

favorable