Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/398

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recevoit tous les jours de nouveaux habitans, qui lui apportoient avec des capitaux, du goût pour l’occupation, du courage, de l’activité, de l’ambition ; ces vices & ces vertus qui ſont le fruit des guerres civiles.

Avec ces moyens, une iſle qui n’a que ſept lieues de longueur, depuis deux juſqu’à cinq de largeur, & dix-huit lieues de circonférence, s’éleva en moins de quarante ans à une population de plus de cent mille âmes, à un commerce qui occupoit quatre cens navires de cent cinquante tonneaux chacun. Jamais peut-être le globe n’avoit vu ſe former un ſi grand nombre de cultivateurs dans un eſpace ſi reſſerré, ni créer de ſi riches productions en ſi peu de tems. Les travaux, dirigés par des Européens, étoient ſupportés par des malheureux achetés ſur les plages Africaines, ou même volés en Amérique. Cette dernière eſpèce de barbarie étoit un appui ruineux pour un nouvel édifice. Elle faillit en cauſer le renverſement.

VIII. Conſpiration formée à la Barbarie par les eſclaves.

Des Anglois débarqués ſur les côtes du continent pour y faire des eſclaves, furent découverts par les Caraïbes qui ſervoient de butin à leurs courſes. Ces ſauvages fon-