Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/411

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niſtration, la modération pour ne pas occaſionner les ſoulèvemens, & la clémence pour les pardonner. La religion ordonne l’obéiſſance aux peuples : mais avant tout, Dieu commande aux princes l’équité. S’ils y manquent, cent mille bras, cent mille voix s’élèveront contre un ſeul homme, au jugement du ciel & de la terre.

Le conſeil d’Antigoa n’étend pas ſa juriſdiction ſur les iſles voiſines qui ont toutes leurs aſſemblées particulières : mais ſon chef l’eſt auſſi des autres, excepté de la Barbade, qui, à cauſe de ſa poſition & de ſon importance, a mérité d’être diſtinguée. Ce commandant général doit faire tous les ans l’inſpection des lieux ſoumis à ſon autorité ; & c’eſt par Montſerrat qu’il commence ordinairement ſa tournée.

XII. À quoi ſe réduit l’établiſſement formé par les Anglois à Montſerrat.

Cette iſle, reconnue en 1493 Par Colomb & occupée en 1632 par les Anglois, n’a que huit ou neuf lieues de circonférence. Les ſauvages qui y vivoient paiſiblement en furent, ſelon l’uſage, chaſſés par les uſurpateurs. Cette injuſtice n’eut pas d’abord des ſuites fort heureuſes. La marche du nouvel établiſſement fut long-tems ſi lente, que