Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/43

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Si leurs habitans ne les abandonnèrent pas pour porter ailleurs leur activité, il faut attribuer leur persévérance à des reſſources indépendantes de l’adminiſtration. Lorſqu’on opprimoit quelque production, le colon ſe tournoit rapidement vers une autre que le fifc n’avoit pas encore aperçue, ou qu’il craignoit d’étouffer au berceau. Les côtes ne furent jamais aſſez bien gardées, pour rompre toutes les liaiſons formées avec les navigateurs étrangers. Les brigandages des Flibuſtiers ſe convertiſſoient quelquefois en avances de culture. Enfin, la paſſion tous les jours plus vive de l’ancien monde pour les denrées du nouveau, étoit un grand encouragement à leur multiplication. Cependant ces moyens n’auroient jamais été ſuffiſans pour tirer les colonies Françoiſes de leur état de langueur. Une grande révolution étoit néceſſaire. Elle arriva en 1717.

V. Meſures priſes par la cour de Verſailles pour rendre ſes colonies utiles.

À cette époque, un règlement clair & ſimple fut ſubſtitué à cette foule d’arrêts équivoques, que des fermiers avides & peu éclairés avoient arrachés ſucceſſivement aux beſoins, à la foibleſſe du gouvernement. Les marchandiſes, deſtinées pour les colonies,