Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/44

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furent déchargées de toute impoſition. On modéra beaucoup les droits des denrées d’Amérique, qui ſe conſommeroient dans le royaume. Celles qui pourroient paſſer aux autres nations, devoient jouir d’une liberté entière, à l’entrée & à la ſortie, en payant trois pour cent. Les taxes miſes ſur les ſucres étrangers, devoient être perçues indifféremment par-tout, ſans aucun égard aux franchiſes particulières, hors les cas de réexportation dans les ports de Bayonne & de Marſeille.

En accordant tant de faveurs à ſes poſſeſſions éloignées, la métropole n’oublia pas ſes intérêts. Elle voulut que toutes les marchandiſes, dont la conſommation n’étoit pas permiſe dans ſon ſein, leur fuſſent défendues. Pour aſſurer la préférence à ſes manufactures, elle ordonna auſſi que les marchandiſes même, dont l’uſage n’étoit pas prohibé, paieroient les droits à leur entrée dans le royaume, quoique deſtinées pour les colonies, il n’y eut que le bœuf ſalé, qu’elle ne pouvoit fournir en concurrence, qui fut déchargé de cette obligation.

Cet arrangement eût été auſſi bon que les