Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/450

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& ſes vives ſollicitations ne pouvoient engager aux travaux de la culture des hommes nourris la plupart dans l’oiſiveté des armes. Douze cens malheureux, arrivés en 1670 de Surinam, qu’on venoit de céder aux Hollandois, ſe montrèrent plus dociles à ſes leçons. Le beſoin leur donna du courage, & leur exemple inſpira l’émulation. Elle fut nourrie par l’abondance d’argent que les ſuccès continuels des Flibuſtiers faiſoient entrer chaque jour dans l’iſle. Une grande partie fut employée à la conſtruction des édifices, à l’achat des eſclaves, des uſtenſiles, de tous les meubles néceſſaires aux habitations naiſſantes. Avec le tems, il ſortit de cette poſſeſſion une grande abondance de ſucre, inférieur, à la vérité, à celui qu’on fabriquoit dans la plupart des autres colonies, mais dont le rum avoit une ſupériorité marquée.

Le cafier proſpéroit dans les établiſſemens Hollandois & François du Nouveau-Monde, avant que les Anglois euſſent ſongé à ſe l’approprier. La Jamaïque fut même la ſeule des iſles Britanniques qui crut devoir l’adopter, mais elle n’en pouſſa jamais la culture auſſi loin que les nations rivales.