Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/466

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rien ; & la défection n’en devint que plus générale.

Le nombre des rebelles accrut leur audace ; Juſqu’en 1690, ils s’étoient bornés à fuir. Mais enfin ſe croyant aſſez forts, même pour attaquer, on les vit fondre par bandes séparées ſur les plantations Angloiſes, où ils firent des dégâts horribles. En vain furent-ils repouſſés avec perte dans leurs montagnes ; en vain pour les y contenir, conſtruiſit-on des forts de diſtance en diſtance, avec des corps-de-garde : malgré ces précautions, les ravages recommencèrent à diverſes repriſes. Le reſſentiment de la nature violée par une police barbare, mit tant de fureur dans l’âme des noirs, achetés par les blancs, que ceux-ci, pour couper, diſoient-ils, la racine du mal, réſolurent, en 1735, d’employer toutes les forces de la colonie, à détruire un ennemi juſtement implacable.

Auſſi-tôt les loix militaires prennent la place de toute adminiſtration civile. Tous les colons ſe partagent en corps de troupes. On ſe met en mouvement ; on marche aux rebelles, par différentes routes. Un parti ſe charge d’attaquer la ville de Nauny, que les