Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/490

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corſaires marchands qui ſe chargeoient de cette navigation, apprirent à cette iſle le ſecret de ſa fertilité. Son ſol n’avoit beſoin que d’être mis en valeur. Le commerce rend tout facile. Quelques négocians fournirent les eſclaves & les uſtenſiles pour élever des ſucreries. Un compte s’établit entre les deux colonies. La Grenade ſe libéroit peu-à-peu avec ſes riches productions ; & la ſolde entière alloit ſe terminer, lorſque la guerre de 1744, interceptant la communication des deux iſles, arrêta les progrès de la plus importante culture du Nouveau-Monde. Alors furent plantés des cotonniers, des cacaoyers, ſur-tout des cafiers qui acquirent durant les hoſtilités l’accroiſſement néceſſaire pour donner des fruits abondans. La paix de 1748 ne fit pas abandonner ces arbres utiles : mais les cannes turent de nouveau pouſſées avec une ardeur proportionnée à leur importance. Des malheurs trop mérités privèrent bientôt la métropole des grands avantages qu’elle ſe promettoit de ſa colonie.

La rage de jouir avant le tems, & ſans meſure ; cette maladie qui a gagné le gouvernement d’une nation, digne pourtant, d’être