Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/502

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que dans les lieux voiſins, & doit mener inſenſiblement par des profits médiocres, à l’entrepriſe des grandes cultures, qui ſont l’objet du commerce des Européens avec les Antilles. Or Tabago étoit trop éloigné des grands établiſſemens François, pour attirer des habitans par cette gradation de ſuccès. On lui préféra des iſles moins abondantes, mais plus rapprochées des reſſources.

Le néant où tout l’avoit plongée, ne l’avoit pas dérobée à l’œil avide de l’Angleterre. Cette iſle orgueilleuſe qui ſe croit la reine des iſles, parce qu’elle eſt la plus floriſſante de toutes, prétendoit avoir des droits impreſcriptibles ſur Tabago, pour l’avoir occupée pendant ſix mois. Ses forces couronnèrent ſes prétentions, & la paix de 1763 juſtifia le ſuccès de ſes armes, en lui aſſurant une poſſeſſion qu’elle vengera de l’inaction des François.

XXXIV. Plan de défrichement pour les iſles d’Amérique.

Preſque toutes les propriétés des Antilles devinrent le tombeau de leurs premiers colons qui, agiſſant au haſard dans des tems d’inexpérience, ſans aucun concours de leur métropole, faiſoient autant de fautes que de pas. Leur avidité mépriſa la pratique des naturels

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