Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/503

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du pays qui, pour diminuer la trop grande influence d’un ſoleil éternellement ardent, séparoient les petites portions de terrein qu’ils étoient forcés de défricher par de grands eſpaces couverts d’arbres & d’ombre. Ces ſauvages inſtruits par l’expérience, plaçoient leurs logemens au milieu des bois, dans la crainte des exhalaiſons vives & dangereuſes qui ſortoient d’une terre qu’ils venoient de remuer.

Les deſtructeurs de ce peuple ſage, preſſés de jouir, abandonnèrent cette méthode trop lente ; & dans l’impatience de tout cultiver, ils abattirent précipitamment des forêts entières. Auſſi-tôt des vapeurs épaiſſes s’élevèrent d’un ſol échauffé pour la première fois des rayons du ſoleil. Elles augmentèrent à meſure qu’on fouilla les champs, pour les enſemencer ou pour les planter. Leur malignité s’introduiſit par tous les pores, par tous les organes du cultivateur, que le travail mettoit dans une tranſpiration exceſſive & continuelle. Le cours des liqueurs fut intercepté ; tous les viſcères ſe dilatèrent, le corps enfla, l’eſtomac ceſſa ſes fonctions. L’homme mourut. Échappoit-on aux ardeurs peſtilen-