Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/517

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enfin & dont il ſemble qu’on le dépouille, lorſque les plantes ne périſſent pas ſur le lien où elles ont été cultivées ? Mais il eſt prouvé par l’expérience de Vanhelmont, que les plantes n’enlèvent aucun poids ſenſible à la terre : c’eſt l’eau ſeule dont elle eſt arrosée qui fait tous les frais de la végétation. Seroit-ce par la perte des ſels qu’elle fournit pour les développemens ſucceſſifs de la plante ? Mais il eſt également prouvé par les nombreuſes expériences de M. Tillet, & de pluſieurs autres phyſiciens, que la terre n’eſt autre choſe qu’une matrice dans laquelle les germes des plantes reçoivent leur développement qu’elles ne paroiſſent devoir qu’à la chaleur & à l’humidité. Toutes ces expériences rapprochées paroiſſent auſſi prouver que l’eau ſeule des arroſemens ou naturels ou artificiels contient tous les ſels, tous les principes qui doivent concourir à ce développement.

Bornons-nous donc à dire que telle eſpèce de terre eſt plus ou moins facilement miſe en état de recevoir & de conſerver la quantité d’eau néceſſaire à une végétation complète. Le moindre travail ſoulève la terre légère ;