Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/518

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la moindre pluie la pénètre alors : mais une pluie forte l’affaiſſe, & le ſoleil en pompant très-aiſement l’humidité dont elle n’avoit pu, dans cet état d’affaiſſement, s’abreuver qu’à une très-petite profondeur, lui enlève l’unique eſpèce de nourriture qu’elle fourniſſoit à la plante, & ſans laquelle la plante ne pouvoit ſubſiſter. Cependant on n’accuſe point la ſaiſon, encore moins l’ignorance de celui qui n’en ſait point modérer les effets. Le préjugé déclare la terre usée, ruinée. On ne la travaille plus qu’à regret & mal par conséquent. On l’abandonne. Elle n’attendoit qu’une culture convenable pour enrichir le propriétaire qui la néglige.

Quelques degrés de friabilité de moins donnent ce qu’en appelle une terre forte qui exige une plus grande quantité de labours & des labours plus pénibles : mais une fois préparée, ameublie, humectée, la terre forte conſerve beaucoup plus long-tems ſon humidité, véhicule néceſſaire des ſels, ſoit qu’ils y ſoient continuellement portés & ſucceſſivement remplacés par l’eau des pluies ou des arroſemens.

À quoi ſert donc le fumier, dira-t-on ?

à