Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/535

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beſoin de plus grandes forces. Pour les leur procurer de bonne heure, des conceſſions gratuites, depuis dix juſqu’à trente acres, furent ordonnées en faveur des pauvres qui voudroient ſe fixer dans les iſles. C’étoit aſſez de terrein pour les faire vivre par le travail dans une aiſance qu’ils n’auroient jamais connue dans l’ancien hémiſphère. La crainte qu’ils ne prêtaſſent leur nom à quelque homme avide, ou ne lui vendiſſent enſuite leur propriété, fit ſtatuer qu’ils ſeroient tenus de prendre eux-mêmes poſſeſſion du ſol trois mois après qu’il leur auroit été donné, d’y habiter douze mois de ſuite, & de le garder ſept ans entiers. Leur petit lot devoit être exempt de tout droit pendant quatre années. Après ce terme ils devoient un cens de douze ſols pour chacun des acres qui ſeroient en valeur, & deux livres cinq ſols pour ceux qui reſteroient incultes.

Les iſles Angloiſes ſe plaignoient depuis long-tems de manquer de pluie, parce que toutes les forêts y avoient été abattues. Afin de prévenir cet inconvénient dans les nouvelles poſſeſſions, les commiſſaires eurent ordre de réſerver à la couronne les bois