Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/543

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chargés de fournir eux-mêmes à leurs dépenſes intérieures. Elles furent très-conſidérables, lorſque ces colonies régloient leur organiſation, ou élevoient des fortifications jugées néceſſaires à leur sûreté. Les taxes étoient multipliées à cette époque ; & chaque événement fâcheux en amenoit de nouvelles, parce qu’on trouvoit plus ſage de demander des contributions au citoyen, que d’avoir recours à des engagemens publics. Le tems a diminué les beſoins. Il a fallu même pourvoir, avec plus d’économie, à ceux qui reſtoient, parce que les reſſources des cultivateurs ne ſont plus les mêmes. Les tributs ſont actuellement peu de choſe, & on pourroit les réduire encore, ſi, par une contradiction manifeſte avec l’eſprit républicain, qui eſt un eſprit de déſintéreſſement, ceux qui rempliſſent les places d’adminiſtration n’exigeoient de trop gros ſalaires.

Mais c’eſt un inconvénient inévitable chez un peuple commerçant. Libre ou non, il vient à n’aimer, à n’eſtimer que les richeſſes. La ſoif de l’or étant plus l’ouvrage de l’imagination que du beſoin, on ne ſe raſſaſie pas de tréſors comme des alimens des autres paſſions.