Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/547

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terres ſe vendent-elles conſtamment à un très-haut prix dans les iſles Angloiſes. On voit un égal empreſſement parmi les Européens, parmi les Américains, pour en acheter.

Ce ſol auroit été plus recherché encore, ſi les Indes Occidentales euſſent été moins sévèrement fermées aux navigateurs étrangers ; ſi elles avoient eu la liberté de choiſir elles-mêmes leurs acheteurs ſur tout le globe : mais des loix, dont il n’a jamais été poſſible d’éluder les diſpoſitions, ont concentré leurs liaiſons dans les limites de l’empire Britannique, avec les provinces nationales de l’un & l’autre hémiſphère.

Ces colonies ne voient croître ſur leur territoire ni vivres pour leur ſubſiſtance, ni bêtes de ſomme pour leurs travaux, ni bois pour leurs édifices. Ces objets de néceſſité première leur étoient fournis par l’Amérique Septentrionale qui recevoit en paiement du rum & d’autres productions pour trois ou quatre millions chaque année. Les troubles qui ont divisé la vieille & la nouvelle Angleterre ont interrompu cette communication, au grand détriment des iſles. Juſqu’à ce que des beſoins impérieux la faſſent r’ouvrir ou