Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/55

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d’emporter de cet établiſſement Hollandois des ſemences fraîches de café, malgré la défenſe rigoureuſe d’en laiſſer ſortir en coſſes. Dix ou douze ans après, on planta du cacao.

En 1752, il ſortit de la colonie deux cens ſoixante mille cinq cens quarante-une livres peſant de rocou, quatre-vingt mille trois cens ſoixante-trois livres de ſucre, dix-ſept mille neuf cens dix-neuf livres de coton, vingt-ſix mille huit cens quatre-vingt-une livres de café, quatre-vingt-onze mille neuf cens ſeize livres de cacao, & ſix cens dix-huit pieds de bois. Ces produits réunis étoient le fruit du travail de quatre-vingt-dix familles Françoiſes, de cent vingt-cinq Indiens, de quinze cens noirs, qui formoient la colonie entière.

VIII. La cour de Verſailles ſe propoſe de rendre la Guyane floriſſante. Ce projet avoit-il été, judicieuſement conçu ? Fut-il ſagement exécuté ?

Tel, & plus foible encore, étoit l’état de Cayenne, lorſqu’on vit avec étonnement la cour de Verſailles chercher, en 1763, à lui donner un grand éclat. On ſortoit des horreurs d’une guerre honteuſe. La ſituation des affaires avoit décidé le miniſtère à acheter la paix par le ſacrifice de pluſieurs poſſeſſions importantes. Il paroiſſoit également néceſſaire de faire oublier à la nation, & ſes cala-