Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/557

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augmenter la population, l’aiſance, & dès-lors, la conſommation & la valeur des productions qui viennent des Antilles.

XLVIII. Quel doit être le ſort futur des iſles de l’Amérique.

Mais cette partie du Nouveau-Monde, que deviendra-t-elle ? Les établiſſemens qui la rendent floriſſante, reſteront-ils aux nations qui les ont formés ? changeront-ils de maître ? S’il y arrive une révolution, en faveur de quel peuple ſe fera-t-elle, & par quels moyens ? Grande matière aux conjectures : mais il faut les préparer par quelques réflexions.

Les iſles ſont dans une dépendance entière de l’ancien monde, pour tous leurs beſoins. Ceux qui ne regardent que le vêtement, que les moyens de culture, peuvent ſupporter des délais. Mais le moindre retard dans l’approviſionnement des vivres, excite une déſolation univerſelle, une ſorte d’alarme, qui fait plutôt déſirer, que craindre l’approche de l’ennemi. Auſſi paſſe-t-il en proverbe aux colonies, qu’elles ne manqueront jamais de capituler devant une eſcadre, qui, au lieu de barils de poudre à canon, armera ſes vergues de barils de farine. Prévenir cet inconvénient, en obligeant les habitans de cultiver pour leur ſubſitance, ce ſeroit ſapper par