Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/556

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mais elles ne ſeront pas adoptées. En voici la raiſon. Une grande révolution ſe prépare dans le commerce de l’Europe ; & elle eſt déjà trop avancée pour ne pas s’accomplir. Tous les gouvernemens travaillent à ſe paſſer de l’induſtrie étrangère. La plupart y ont réuſſi ; les autres ne tarderont pas à s’affranchir de cette dépendance. Déjà les Anglois & les François, qui ſont les grands manufacturiers de l’Europe, voient refuſer de toutes parts leurs chefs-d’œuvre. Ces deux peuples qui ſont en même tems les plus grands cultivateurs des iſles, iront-ils en ouvrir les ports, à ceux qui les forcent, pour ainſi dire, à fermer leurs boutiques ? Plus ils perdront dans les marchés étrangers, moins ils voudront conſentir à la concurrence dans le ſeul débouché qui leur reſtera. Ils travailleront bien plutôt à l’étendre, pour y multiplier leurs ventes, pour en retirer une plus grande quantité de productions. C’eſt avec ces retours qu’ils conſerveront leur avantage dans la balance du commerce, ſans craindre que l’abondance de ces denrées les faſſe tomber dans l’aviliſſement. Le progrès de l’induſtrie dans notre continent, ne peut qu’y faire