Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/75

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pendant des ſiècles, avant de s’en promettre la paiſible poſſeſſion.

Tout invite le miniſtère de France au parti qu’on oſe lui propoſer. Dans la Guyane, les feux fouterreins, ſi communs dans le reſte de l’Amérique, ſont actuellement éteints. On n’y éprouve jamais de tremblement de terre. Les ouragans n’exercent pas leurs ravages ſur ſes côtes. Son accès eſt rempli de tant de difficultés, qu’on peut prédire qu’elle ne ſera pas conquiſe. Les iſles Françoiſes, au contraire, déjà priſes une fois, attirent les regards, & ſollicitent la cupidité d’une nation vivement aigrie de leur reſtitution. Son chagrin fait préſumer qu’elle ſera toujours diſposée à réparer, par la force des armes, le vice de ſes négociations. La confiance bien fondée qu’elle a dans ſa marine, ne tardera pas peut-être à la précipiter dans une nouvelle guerre, pour reprendre ce qu’elle a rendu, pour étendre plus loin ſes uſurpations. Si la fortune ſecondoit encore ſes efforts ; ſi un peuple encouragé par des victoires, dont les citoyens recueillent ſeuls tout l’avantage, l’emportoit toujours ſur une nation qui ne combat que pour ſes rois : ce