Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/129

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comme les républicains, qui s’en conſtruiſent des logemens. Ces citoyens ont le plaiſir, en taillant ce bois, de s’en nourrir en même tems. À l’exemple de certains ſauvages de la mer glaciale, ils en mangent l’écorce. Il eſt vrai que ceux-là ne l’aiment que sèche, pilée, & apprêtée avec des ragoûts ; au lieu que ceux-ci la mâchent & la ſucent toute fraîche.

On fait des proviſions d’écorce & de branches tendres, dans des magaſins particuliers à chaque cabane, & proportionnés au nombre de ſes habitans. Chacun reconnoît ſon magaſin, & perſonne ne va piller celui de ſes voiſins. Chaque tribu vit dans ſon quartier, contente de ſon domaine, mais jalouſe de la propriété qu’elle s’en eſt acquiſe par le travail. On y ramaſſe, on y dépenſe, ſans querelles, les proviſions de la communauté. On ſe borne à des mets ſimples, que le travail prépare. L’unique paſſion eſt l’amour conjugal, qui a pour baſe & pour terme, la reproduction de l’eſpèce.

Deux êtres aſſortis & réunis par un goût, par un choix réciproques, après s’être éprouvés dans une aſſociation à des travaux publics, pendant les beaux jours de l’été,