Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/139

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terriers. Leur robe eſt ſale ; leur poil eſt rongé ſur le dos par le frottement de leur corps contre la voûte qu’ils ſe creuſent. Ce terrier, qu’ils ouvrent pour l’ordinaire au bord de quelque étang ou d’un foſſé plein d’eau, s’étend quelquefois à plus de cent pieds en longueur, & va toujours en s’élevant pour leur donner la facilité de ſe garantir de l’inondation dans la crue des eaux. Quelques-uns de ces caſtors ſont aſſez ſauvages pour s’éloigner de toute communication avec l’élément naturel à leur eſpèce ; ils n’aiment que la terre. Tels ſont nos bièvres d’Europe. Ces caſtors, ſolitaires & terriers, n’ont pas le poil auſſi luiſant, auſſi poli que ceux qui vivent en ſociété. Leur fourrure ſe reſſent de leurs mœurs.

On trouve des caſtors en Amérique, depuis le trentième degré de latitude ſeptentrionale juſqu’au ſoixantième. Toujours clair-ſemés au Midi, leur nombre croît & leur poil brunit en avançant au Nord. Jaunes & couleur de paille chez les Illinois, châtains un peu plus haut, couleur foncée de marron au nord du Canada, on en trouve enfin de tout noirs, & ce ſont les