Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/140

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plus beaux. Cependant ſous ce climat, le plus froid qui ſoit habité par cette eſpèce, il y en a parmi les noirs de tout-à-fait blancs ; d’autres d’un blanc taché de gris, & quelquefois de roux ſur la croupe : tant la nature ſe plaît à marquer les nuances du chaud & du froid, & la variété de toutes les influences, non-ſeulement dans la figure, mais juſques ſur le vêtement des animaux. De la couleur de leurs peaux dépend le prix que les hommes attachent à leur vie. Il y en a qu’ils mépriſent juſqu’à ne pas daigner les tuer. Mais ceux-là ſont rares.

X. En quels lieux & de quelle manière ſe faiſoit le commerce des fourrures.

La traite des pelleteries fut le premier objet du commerce des Européens au Canada. La colonie Françoiſe fit d’abord ce commerce à Tadouſſac, port ſitué à trente lieues au-deſſous de Quebec. Vers l’an 1640, la ville des Trois-Rivières, bâtie à vingt-cinq lieues plus haut que cette capitale, devint un ſecond entrepôt. Avec le tems, Montréal attira ſeul toutes les pelleteries. On les voyoit arriver au mois de juin ſur des canots d’écorce d’arbre. Le nombre des ſauvages qui les apportoient, ne manqua pas de groſſir à meſure que le nom François