Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/163

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grandeur, qu’on peut même y faire hiverner avec quelques précautions. Le ſeul inconvénient de ce havre excellent, eſt de ſe trouver fermé par les glaces dès le mois de novembre, & de ne s’ouvrir qu’en mai & ſouvent en juin. Son entrée, naturellement fort reſſerrée, eſt encore gardée par l’iſle aux Chèvres, dont l’artillerie, battant à fleur d’eau, couleroit immanquablement à fond, tous les bâtimens grands ou petits qui voudroient y forcer le paſſage. Deux batteries, l’une de trente-ſix, & l’autre de douze pièces de canon de vingt-quatre livres de balle, placées vis-à-vis ſur les côtes opposées, fortifient & croiſent ce feu terrible.

La ville édifiée ſur une langue de terre qui s’avance dans la mer, eſt de figure oblongue. Elle a environ une demi-lieue de tour ; les rues ſont larges & régulières. On n’y voit guère que des maiſons de bois. Celles qui ſont de pierre, ont été bâties aux dépens du gouvernement, & ſont deſtinées à loger les troupes. On y a conſtruit des calles : ce ſont des ponts, qui, avançant conſidérablement dans le port, ſont très-commodes pour charger ou pour décharger les navires.