Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/181

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de ſes compagnons, irrités de ſes hauteurs & de ſes violences.

La mort du chef diſperſe la troupe. Les ſcélérats qui l’ont aſſaſſiné périſſent par les mains les uns des autres. Pluſieurs s’incorporent aux tribus Indiennes. La faim & les fatigues en conſument un aſſez grand nombre. Les Eſpagnols voiſins chargent de fers quelques-uns de ces aventuriers qui finiſſent leurs jours dans les mines. Les ſauvages ſurprennent le fort qu’on avoit conſtruit, & immolent à leur rage ce qui s’y trouve. Il n’échappe à tant de déſaſtres que ſept hommes qui, ayant erré juſqu’au Miſſiſſipi, ſe rendent au Canada par les Illinois. Ces malheurs font oublier en France une région encore peu connue.

D’Iberville, gentil’homme Canadien, qui avoit fait à la baie d’Hudfon, en Acadie & à Terre-Neuve des coups de main très-hardis & non moins heureux, réveille, en 1697, l’attention du miniſtère. On le fait partir de Rochefort, avec deux vaiſſeaux. Il découvre le Miſſiſſipi, en 1699, le remonte juſqu’aux Natchez, & après s’être aſſuré par lui-même de tout ce qu’on avoit publié d’avantageux,