Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/206

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lent. Le climat en eſt ſain & tempéré ; le ſol ſe prête à des cultures riches & variées ; le terrein eſt aſſez élevé pour n’avoir rien à craindre des inondations du fleuve. Cette contrée eſt généralement ouverte, étendue, arrosée, couverte de jolis coteaux, d’agréables prairies, de bois délicieux juſqu’aux Apalaches. Auſſi les premiers François qui la reconnurent jugèrent-ils que, malgré l’éloignement où elle étoit de la mer, ce ſeroit, avec le tems, le centre de la colonie. Cette opinion les y attira en foule. Ils furent accueillis favorablement & ſoulagés par les ſauvages dans l’établiſſement des plantations qu’ils vouloient former. Des échanges réciproquement utiles commencèrent entre les deux nations une amitié qui paroiſſoit ſincère. Elle ſeroit devenue ſolide, ſi les liens n’en avoient été chaque jour affoiblis par l’avidité des Européens. Ces étrangers n’avoient d’abord demandé les productions du pays qu’en négocians honnêtes. Ils dictèrent depuis impérieuſement les conditions du commerce. À la fin, ils ravirent ce qu’ils étoient las de payer, même à vil prix. Leur audace s’accrut, au point de chaſſer le