Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/218

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rivière Rouge. C’eſt à trente lieues de ſon embouchure & ſur les terres des Natchitoches, que les François, à leur arrivée dans la Louyſiane, élevèrent quelques paliſſades. Ce poſte avoit pour objet de tirer du nouveau Mexique des bêtes à poil & à corne, dont une colonie naiſſante a toujours beſoin, & celui d’ouvrir un commerce interlope avec le fort Eſpagnol des Adayes, qui n’en eſt éloigné que de ſept lieues. Il y a long-tems que la multiplication des troupeaux, dans les campagnes où il falloit les naturaliſer, a fait ceſſer la première liaiſon ; on avoit encore plutôt compris que la ſeconde avec un des plus pauvres établiſſemens du monde n’auroit jamais d’utilité réelle. Auſſi les Natchitoches ne tardèrent-ils pas à être abandonnés par ceux que l’eſpoir d’une grande fortune y avoit attirés. On n’y voit plus que les deſcendans de quelques ſoldats qui s’y ſont fixés à la fin de leur engagement. Leur nombre ne paſſe pas deux cens. Ils vivent du maïs ou des légumes qu’ils cultivent, & vendent le ſuperflu de ces productions à leur indolent voiſin. L’argent qu’ils reçoivent de cette