Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/225

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manufactures ; & répandus dans les contrées maritimes, une marine formidable à ſa naiſſance trouvoit ſa force principale dans leurs bras. Où règne une aiſance honnête, fruit du travail & de l’induſtrie, là ſont ordinairement les bonnes mœurs. Elles diſtinguoient les proteſtans, parce qu’ils étoient les plus foibles, les plus laborieux, & qu’ils avoient encore à juſtifier leur croyance par leurs vertus.

Je le répète. Tout étoit tranquille dans l’intérieur du royaume : mais l’orgueil ſacerdotal, mais l’ambition phariſienne ne l’étoient pas. Le clergé de France, Rome & les jéſuites obsédoient le trône de leur calomnieuſes remontrances. Des François qui ne s’humilioient pas au pied d’un confeſſeur ; qui ne voyoient que du pain dans la ſainte hoſtie ; qui ſe paſſoient de meſſes ; qui n’apportoient aucune offrande à l’autel ; qui épouſoient leurs couſines ſans acheter des diſpenſes : ces François ne pouvoient aimer ni la patrie, ni le ſouverain. Ce n’étoient, au fond du cœur, que des traîtres hypocrites qui, pour ſecouer le joug de l’obéiſſance, n’attendoient qu’une circonſ-