Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

acheter de pluſieurs nations, & dont la chair préparée & ſalée, auroit remplacé le bœuf étranger dans les iſles. Les chevaux & les mulets, qui s’y ſeroient multipliés dans la même proportion, euſſent tiré les colonies Françoiſes de la dépendance où elles ont toujours été, où elles ſont encore des Anglois & des Eſpagnols pour cet objet indiſpenſable.

Une fois mis en action, les eſprits ſeroient montés d’une branche d’induſtrie à l’autre. Auroient-ils pu ſe refuſer à la conſtruction des vaiſſeaux ? Le pays étoit couvert des bois propres pour le corps du navire. La mâture & le goudron ſe trouvoient dans les pins, qui rempliſſoient les côtes. Le chêne ne manquoit pas pour le bordage, & il pouvoit être remplacé par le cyprès, moins ſujet à ſe fendre, à ſe courber, à ſe rompre, & rachetant par un peu d’épaiſſeur ce que la nature lui refuſoit de force & de dureté. Il étoit facile de faire croître du chanvre, pour les voiles & pour les cordages. On n’eût été réduit qu’à tirer du fer des autres contrées ; & encore paroît-il prouvé qu’il en exiſte des mines dans la Louyſiane,