Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/273

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quelques droits à l’entrée, à la ſortie des denrées & des marchandiſes. Ces objets réunis ne produiſoient au fiſc, dans les tems les plus floriſſans de la colonie, que 260 200 livres.

Les terres n’étoient pas imposées par le gouvernement : mais elles étoient grevées d’autres charges. Dès les premiers jours de cet établiſſement, le roi faiſoit à ſes officiers civils ou militaires, & à d’autres de ſes ſujets qu’il vouloit récompenſer ou enrichir, des conceſſions qui avoient depuis deux juſqu’à ſix lieues en quarré. Ces grands propriétaires hors d’état par la médiocrité de leur fortune, ou par leur peu d’aptitude à la culture, de mettre en valeur de ſi vaſtes poſſeſſions, furent comme forcés de les diſtribuer à des ſoldats vétérans ou à d’autres colons pour une redevance perpétuelle.

Chacun de ces vaſſaux recevoit ordinairement quatre-vingt-dix arpens de terre, & s’engageoit à donner annuellement à ſon ſeigneur un ou deux ſols par arpent, & un demi-minot de bled pour la conceſſion entière : il s’engageoit à moudre à ſon moulin, & à lui céder pour droit de mouture la quatorzième partie de la farine ; il s’enga-