Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/276

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On diſtingue deux ſortes de loup-marin. Ceux de la plus grotte eſpèce, pèſent juſqu’à deux mille livres, & ſemblent avoir le nez plus pointu que les autres. Les petits, dont la peau eſt communément tigrée, ſont plus vifs, plus adroits à ſe tirer des pièges qu’on leur tend. Les ſauvages les apprivoiſent juſqu’à s’en faire ſuivre.

C’eſt ſur des rochers, & quelquefois ſur la glace, que les uns & les autres s’accouplent, & que les mères font leurs petits. Leur portée ordinaire eſt de deux ; & elles les allaitent ſouvent dans l’eau, mais plus ſouvent à terre. Quand elles veulent les accoutumer à nager, elles les portent, dit-on, ſur le dos, les laiſſent aller de tems en tems dans l’eau, puis les reprennent, & continuent ce manège, juſqu’à ce qu’ils ſoient en état de braver ſeuls les flots. La plupart des petits oiſeaux voltigent de branche en branche, avant de voler dans l’air. L’aigle porte ſes aiglons, pour les accoutumer à défier les vents. Eſt-il ſurprenant que le loup-marin, né ſur la terre, exerce ſes petits à vivre dans l’eau ?

On ne pêche cet amphibie qu’à Labrador.