Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/277

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Les Canadiens ſe rendent à cette glaciale & preſqu’inhabitable côte vers le milieu d’octobre, & y séjournent juſqu’au commencement de juin. C’eſt entre le continent & quelques petites iſles peu éloignées, qu’ils tendent leurs filets. Les loups-marins, qui viennent ordinairement de l’Eſt, & en grandes bandes, veulent paſſer ces eſpèces de détroits, & s’y trouvent pris. Portés à terre, ils y reſtent gelés juſqu’au mois de mai. Alors, on les jette dans une chaudière ardente, d’où leur graiſſe coule dans un autre vaſe où elle ſe refroidit. Sept ou huit de ces animaux donnent une barrique d’huile.

La peau des loups-marins ſervit originairement à faire des manchons. On remploya depuis à couvrir des maſſes, à faire des ſouliers & des bottines. Lorſqu’elle eſt bien tannée, elle a preſque le même grain que le maroquin. Si d’une part elle eſt moins fine, de l’autre, elle conſerve plus long-tems ſa fraîcheur.

Ou convient généralement que la chair du loup-marin n’eſt pas mauvaiſe ; mais on gagne davantage à la réduire en huile. Elle