Aller au contenu

Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/285

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de la Corée ou de la Tartarie, & qu’ils achètent au poids de l’or, fut trouvée en 1718 par le jéſuite Lafitau, dans les forêts du Canada, où elle eſt commune. On la porta bientôt à Canton. Elle y fut très-prisée & chèrement vendue. Ce ſuccès fit que la livre de gin-feng, qui ne valoit d’abord à Québec que trente ou quarante ſols, y monta juſqu’à vingt-cinq livres. Il en ſortit en 1752 pour cinq cens mille livres. L’empreſſement qu’excitoit cette plante, pouſſa les Canadiens à cueillir dès le mois de mai, ce qui ne devoit être cueilli qu’en ſeptembre, & à faire sécher au four ce qu’il falloit sécher à l’ombre & lentement. Cette faute décria le gin-feng du Canada, chez le ſeul peuple de la terre qui le recherchoit ; & la colonie fut cruellement punie de ſon exceſſive avidité, par la perte entière d’une branche de commerce, qui, bien dirigée, pouvoit devenir une ſource d’opulence.

Une veine plus sûre encore s’offroit à l’induſtrie. C’étoit l’exploitation des mines de fer ſi communes dans ces contrées. M. Dantic a travaillé long-tems à découvrir un moyen par lequel on pût sûrement claſſer tous les