Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/317

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fendues par les rochers très-eſcarpés qui les entouroient. Cette idée heureuſe & brillante eſt reçue avec tranſport. Le 13 décembre, cinq mille Anglois débarquent avant le jour, & ſans être aperçus, au pied des hauteurs. Ils y grimpent, ſans perdre un moment, & s’y trouvent en ordre de bataille, lorſqu’à neuf heures ils ſont attaqués par deux mille ſoldats, cinq mille Canadiens & cinq cens ſauvages. Le combat s’engage & ſe décide en faveur de l’Anglois, qui, dès le commencement de l’action, avoit perdu l’intrépide Wolf, ſon général, ſans perdre la confiance & la réſolution.

C’étoit avoir remporté un avantage conſidérable, mais il pouvoit n’être pas déciſif. Douze heures de tems ſuffiſoient pour raſſembler des troupes diſtribuées à quelques lieues du champ de bataille, pour les joindre à l’armée battue, & marcher au vainqueur avec des forces ſupérieures à celles qu’il avoit défaites. C’étoit l’avis du général Montcalm, qui, bleſſé mortellement dans la retraite, avoit eu le tems, avant d’expirer, de ſonger au ſalut des liens, en les encourageant à réparer leur déſaſtre. Un ſentiment