Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/32

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toit pas diſposée à ſouffrir le moindre établiſſement dans le golfe du Mexique, ou même dans le voiſinage. Le danger qu’il y avoit à provoquer un peuple ſi puiſſant dans le Nouveau-Monde, inſpira la réſolution de s’éloigner de lui le plus qu’il ſeroit poſſible. Les contrées plus ſeptentrionales de l’Amérique, obtinrent par cette raiſon la préférence. La route en étoit déjà tracée.

III. Les François tournent leurs vues vers le Canada.

François I y avoit envoyé en 1523 le Florentin Verazzani, qui ne fit qu’obſerver l’iſle de Terre-neuve, & quelques côtes du continent ; mais ſans s’y arrêter.

Onze ans après, Jacques Cartier, habile navigateur de Saint-Malo, reprit les projets de Verazzani. Les deux nations, qui étoient les premières débarquées au Nouveau-Monde, crièrent à l’injuſtice, en voyant qu’on y couroit ſur leurs traces. Eh quoi ! dit plaiſamment François I, le roi d’Eſpagne & le roi de Portugal partagent tranquillement entre eux toute l’Amérique, ſans ſouffrir que j’y prenne part comme leur frère ! Je voudrais bien voir l’article du teſtament d’Adam, qui leur lègue ce vaſte héritage ?

Cartier alla plus loin que ſon prédéceſ-