Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/321

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rêter. L’attaque fut vive, la réſiſtance opiniâtre. Les Anglois furent repouſſés dans leurs murailles, après avoir laiſſé dix-huit cens de leurs plus braves ſoldats ſur la place, & leur artillerie entre les mains du vainqueur.

La tranchée fut auſſi-tôt ouverte devant Québec. Mais comme on n’avoit que des pièces de campagne, qu’il ne vint point de ſecours de France, & qu’une forte eſcadre Angloiſe remonta le fleuve, il fallut lever le ſiège dès le 16 mai, & ſe replier de poſte en poſte juſqu’à Montréal. Trois armées formidables, dont l’une avoit deſcendu le fleuve, l’autre l’avoit remonté, & la troiſième étoit arrivée par le lac Champlain, entourèrent ces troupes qui, peu nombreuſes dans l’origine, exceſſivement diminuées par des combats fréquens & des fatigues continuelles, manquoient, tout-à-la-fois, de munitions de bouche & de guerre, & ſe trouvoient enfermées dans un lieu ouvert. Ces misérables reſtes d’un corps de ſept mille hommes qui n’avoit jamais été recruté ; & qui, aidé de quelques miliciens, de quelques ſauvages, avoit fait de ſi grandes choſes, furent enfin réduits à capituler ; & ce fut pour la colonie entière. Les traités de paix