Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/345

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que les persécuteurs, ſurmonta tous les obſtacles ; & cette région du Nouveau-Monde fut bientôt remplie de Preſbytériens. La ſatiſfaction dont ils jouſſoient dans leur retraite, attira ſucceſſivement tous ceux de leur faction qui n’avoient pas une âme aſſez atroce, pour ſe plaire aux effroyables cataſtrophes, qui bientôt après, firent de l’Angleterre un théâtre d’horreur & de ſang. Des vues de fortune multiplièrent leurs compagnons dans des temps plus calmes. Enfin l’Europe entière ajouta beaucoup à leur population. Des milliers de malheureux, opprimés par la tyrannie ou par l’intolérance de leurs ſouverains, allèrent à travers les périls de l’océan, chercher la vie & le ſalut dans cet autre hémiſphère. Ne le quittons pas ; n’achevons pas de le parcourir, ſans tâcher de le connoître.

III. Parallèle de l’ancien & du Nouveau-Monde.

Combien de tems le Nouveau-Monde reſta-t-il, pour ainſi dire, ignoré, même après avoir été découvert ? Ce n’étoit pas à de barbares ſoldats, à des marchands avides, qu’il convenoit de donner des idées juſtes & approfondies de cette moitié de l’univers. La philoſophie ſeule devoit profiter des lu-