Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/348

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mer, comme pour ſoutenir l’axe de la terre, & l’empêcher de s’incliner ou pencher d’aucun côté ; ſi toutefois, & les baleines & les éléphans, & les hommes étoient de quelque poids ſur un globe, où tous les êtres vivans ne ſont qu’une modification paſſagère du limon qui le compoſe. En un mot, l’océan roule ſur ce globe pour le façonner au gré des loix générales de la gravité. Tantôt il couvre & tantôt il découvre un hémiſphère, un pôle, une zone : mais en général il paroît affecter le cercle de l’équateur, d’autant plus que le froid des pôles s’oppoſe en quelque ſorte à la fluidité qui fait ſon eſſence, & lui donne ſon activité. C’eſt entre les tropiques, ſur-tout, que la mer s’étend & s’agite ; qu’elle éprouve le plus de viciſſitudes, ſoit dans ſes mouvemens périodiques & réguliers, ſoit dans ces eſpèces de convulſions, que les vents de tempête y excitent par intervalles. L’attraction du ſoleil, & les fermentations que cauſe la ténuité de ſa chaleur dans la Zone Torride, doivent influer prodigieuſement ſur l’océan. Le mouvement de la lune ajoute une nouvelle force à cette influence ; & la mer, pour obéir à cette