Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/354

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de tous leurs beſoins ; ils les conſacrent beaucoup moins à leurs plaiſirs, qu’ils ne les ſacrifient à leur pareſſe. C’eſt la ſuprême volupté, la ſouveraine félicité des Américains, que cette indolence dont leurs femmes ſont la victime, par les travaux continuels dont on les charge. Cependant on peut dire qu’en Amérique, comme ſur toute la terre, les hommes ont eu l’équité, quand ils ont condamné les femmes au travail, de ſe réſerver les périls à la chaſſe, à la pêche, comme à la guerre. Mais l’indifférence pour ce ſexe, auquel la nature a confié le dépôt de la reproduction, ſuppoſe une imperfection dans les organes, une ſorte d’enfance dans les peuples de l’Amérique, comme dans les individus de notre continent, qui n’ont pas atteint l’âge de la puberté. C’eſt un vice radical dans l’autre hémiſphère, dont la nouveauté ſe décèle par cette ſorte d’impuiſſance. Si les Américains ſont un peuple nouveau, forment-ils une eſpèce d’hommes originairement différente de celles qui couvrent l’ancien monde ? C’eſt une queſtion qu’on ne doit pas ſe hâter de décider. L’origine de la population de l’Amérique, eſt hériſſée

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