Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/382

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occupés à guérir par le commerce les plaies de la diſcorde, qu’il y avoit de grands profits à faire ſur les pelleteries qu’ils pouvoient tirer d’une terre où ils avoient des droits. Ceux qui propoſoient l’entrepriſe montrèrent tant de capacité, qu’on les chargea de la commencer. Le premier établiſſemen$ qu’ils formèrent, ſurpaſſa leurs eſpérances & leurs promeſſes.

Ce ſuccès chagrina la France, qui craignit, avec raiſon, de voir paſſer à la baie d’Hudſon les belles fourrures que lui fourniſſoient les contrées les plus ſeptentrionales du Canada, Ses inquiétudes étoient fondées ſur le témoignage unanime de ſes coureurs de bois, qui, depuis 1656, s’étoient portés juſqu’à quatre fois ſur les bords de ce détroit. On auroit bien déſiré de pouvoir aller attaquer la nouvelle colonie, par la même route qu’avoient ſuivie ces traiteurs ; mais les diſtances furent jugées trop conſidérables, malgré les facilités qu’offroient les rivières. Il fut arrêté que l’expédition ſe feroit par mer ; & elle fut confiée à Groſeillers & à Radiſſon, dont on avoit ramené l’inconſtance ; ſoit que tout homme revienne aisément à ſa patrie, ou