Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/413

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risé à aſſurer à perpétuité à chaque pêcheur la partie de la côte qu’il auroit choiſie.

Ce nouvel ordre de choſes multiplia tellement les expéditions pour Terre-Neuve, qu’on y vit, en 1615, deux cens cinquante navires Anglois, dont la réunion pouvoit former quinze mille tonneaux. Tous ces bâtimens étoient partis d’Europe. Ce ne fut que quelques années après, qu’il s’y éleva des habitations fixes. Peu-à-peu, elles occupèrent, ſur la côte orientale, l’eſpace qui s’étend depuis la baie de la Conception, juſqu’au cap de Raze. Les pêcheurs, placés à quelque diſtance les uns des autres, par la nature du ſol & de leurs occupations, pratiquèrent entre eux des communications faciles par des chemins coupés dans les bois. Leur point de réunion étoit à Saint-Jean. C’eſt-là que dans un excellent port, ouvert entre deux montagnes très-rapprochées, ils trouvoient des armateurs venus de la métropole, qui, en échange des produits de la pêche, fourniſſoient à tous leurs beſoins.

Les François n’avoient pas attendu ces progrès du commerce Anglois, pour tourner leurs regards vers Terre-Neuve. Ils pré-