Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/414

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tendent même avoir fréquenté les côtes de cette iſle dès le commencement du ſeizième ſiècle. Cette époque peut être trop reculée : mais il eſt certain qu’elle eſt antérieure à l’année 1634, tems auquel ils obtinrent, ſelon leurs rivaux, de Charles I, la liberté de pêcher dans ces parages, en lui payant un droit de cinq pour cent, & bientôt après l’exemption de ce tribut, également onéreux & humiliant.

Quoi qu’il en ſoit de cette particularité, dont aucun monument n’a conſtaté la certitude, il eſt démontré que vers le milieu du dix-ſeptième ſiècle, Terre-Neuve recevoit annuellement les François. Ils ne s’occupoient pas, à la vérité, de la côte occidentale de l’iſle, quoique formant en partie le golfe Saint-Laurent, elle fût censée leur appartenir : mais ils fréquentoient en aſſez grand nombre la ſeptentrionale, qu’ils avoient appelée le petit Nord. Quelques-uns s’étoient même fixés ſur la méridionale, où ils avoient formé une eſpèce de bourgade dans la baie de Plaiſance, qui reuniſſoit toutes les commodités qu’on pouvoir déſirer pour une pêche heureuſe.